Bienvenue dans mon instabilité, c’est la réponse de Merveille Kelekele Kelekele à l’invitation d’exposer à la Galerie du Jour agnès b. Pour sa première exposition personnelle en France, l’artiste engage le visiteur dans une traversée de son instabilité émotionnelle : un espace intime où ses sensations se confrontent, peuplé de créatures étranges et de symboles inspirés de sa vie.
Né le 6 février 2001 à Mbuji-Mayi en République démocratique du Congo, Merveille grandit à Kinshasa jusqu’à l’âge de 9 ans, avant d’être contraint de quitter brutalement son pays avec sa famille. S’en suit un long voyage qui les conduit en Belgique, en Espagne, puis au Portugal qui devient leur première terre d’ancrage. Loin de sa vie aisée au Congo, il prend conscience des réalités sociales et raciales de l’Occident. Ce nouveau quotidien lui demande force, résilience et solidarité.
Merveille matérialise son vécu dans ses œuvres : « Je ressens, donc je m’exprime ». Pour lui, l’instabilité traduit un état où nous ne sommes pas alignés à notre être. Il vit la sienne comme une suite de vibrations intenses et corporelles, comme un dialogue entre son corps et le monde. Ses grands formats deviennent alors des espaces essentiels pour accueillir les nuances de sa personnalité et de ce qui le dépasse. Ses toiles viscérales sont autant de tentatives pour rendre accessible et tangible les sensations qui le traversent. Les scènes représentées prennent la forme de projections mentales où les êtres glissent d’un état émotionnel à un autre, une instabilité figurée qui nous renvoie à son parcours.
Un de ses tableaux raconte : « Les nuits sont longues, les jours n’existent plus. Une présence s’accroche à moi, me touche, me suit… Alors je la peins, pour qu’elle me quitte. »
Il déploie sa vision de l’intime. Une créature surgit, le retient par la jambe, l’épuise. Elle danse dans sa paranoïa, lui souffle des secrets, brouille le temps. Ses formes sont organiques, fuyantes, traversées de tensions sourdes. Les compositions vibrantes et instables évoquent un monde sous emprise. Ses couleurs profondes et dégradées traduisent une violence contenue, entre le trouble et le sacré. En donnant forme à ses mondes invisibles, il tente par la peinture de rompre l’oppression.
Ami Diouf
Commissaire en collaboration avec agnès b.
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portrait en couverture : © Axel Gahizi yuhi
_____𝗜𝗡𝗙𝗢𝗥𝗠𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗣𝗥𝗔𝗧𝗜𝗤𝗨𝗘𝗦____
La Galerie du Jour / La Fab.
Place Jean-Michel Basquiat
Paris 13e
mercredi - samedi, 11h - 19h
Dimanche, 14h - 19h
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