Caluna, chanson d'exil - Festival de Chaillol

Parallèlement à une carrière d’artiste lyrique qui l’a conduite dans les plus grandes maison d’opéra, de Sydney à Paris, de Malmö à New-York, Julie Mathevet chante et raconte la Sicile de ses grands-parents. Cantu e cuntu. Elle chante et elle conte. Avec beaucoup de pudeur et une délicatesse bouleversante, elle remonte le fil d’une histoire familiale et, en une dizaine de chansons d’un répertoire mélancolique et poignant, célèbre la douceur teintée d’amertume d’une époque révolue. L’île des fleurs, des amis et de la famille. L’île des amandiers, des tomates passées pour faire lu sugu, (le coulis), des Figues de Barbarie. L’île des charrettes bariolées, les jours des Saints. L’île des refrains familiers qui viennent ponctuer une existence. La Sicile, quittée pour le quotidien de la mine, de la langue inconnue. Pour la France où l’on n’est plus qu’un paysan qui ne sait pas lire. Stasira vaju e curru cu lu ventu a grapiri li porti di la storia / Stasira vogliu dari p’un mumentu – Ce soir je vais courir avec le vent pour ouvrir les portes de l’histoire / Ce soir, pour un moment, je veux faire revivre le passé et la mémoire. Il existe, dans les chansons qu’elle a choisies un pouvoir d’appel à la mémoire corporelle qui nous dépasse. Elles arrivent sur nous en une vague surprenante, et nous prennent doucement à la gorge, comme un miel au goût puissant. Un tour de chant magnifique, hommage à ceux qui nous précédent et dont nous héritons.

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