Les histoires ce n’est pas ce qui manque, elles courent même les rues, des histoires que l’on a vécues, des histoires que l’on a entendues, des histoires reçues en héritage, des histoires entremêlées à la grande Histoire. Partout, des histoires !
Pourquoi donc certains récits, où l’on sent pourtant toute la sincérité de l’auteur, nous laissent-ils de marbre ?
Indubitablement, parce que ce n’est pas la véracité d’une histoire qui importe, mais bien, comment nous la racontons.
C’est ce « comment je raconte » que nous questionnerons.
A partir de la terre glaise d’un début d’histoire, nous partirons en quête du dévoilement de sa forme unique, cachée.
Nous commencerons l’atelier par l’écriture de deux cours textes : l’un issu d’un événement vécu, l’autre d’invention pure.
Ainsi nous pourrons questionner ce qui nous semble sonner vrai et ce qui nous semble factice, dans ces deux textes.
Nous relèverons les écueils qui font échouer les récits dans le stéréotype, puis nous évoquerons les moyens à notre disposition pour faire croire aux récits.
Histoire vécue ou histoire de l’imaginaire, ce qui compte c’est d’entrer en fiction.
Entrer en fiction,
C’est faire surgir une forme, une architecture
C’est cacher, taire les choses, c’est faire un pas de côté sur notre besoin de tout dire
C’est choisir
Choisir les matériaux de la structure générale de la maison qui abritera le récit,
définir la décoration intérieure de chacune des pièces de cet habitat
Entrer en fiction,
C’est accepter de laisser des pièces vides, silencieuses, secrètes
Entrer en fiction,
C’est surtout ne pas tout dire
Entrer en fiction,
C’est ne pas suivre la chronologie de la vie, c’est ellipser, accélérer, ralentir, distordre, mettre sur
pause
C’est changer de point de vue, focaliser, prendre du recul
Entrer en fiction,
C’est ne pas accumuler, les détails, les adjectifs, c’est retrancher, c’est dire le plus avec le moins
C’est ne pas chercher l’émotion, c’est aux lecteurs d’être ému, pas à celui qui écritC’est ne pas écrire joli, mignon, c’est ne pas vouloir bien écrire, c’est écrire au plus simple
Entrer en fiction,
C’est trahir la réalité pour la rendre réelle
C’est écrire comme dans un demi-sommeil, c’est écrire comme dans un rêve
C’est trouver la bonne distance avec son histoire, ni trop loin ni trop proche
Entrer en fiction,
C’est écrire dans la joie, dans le plaisir
C’est savoir que l’on écrit surtout quand on n’écrit pas
Entrer en fiction,
C’est sauter dans le vide.
Guillaume Viry
L’Appelé, son premier roman, est lauréat du 38e festival du premier roman de Chambéry et a reçu
le Prix des lectrices et des lecteurs des bibliothèques de la ville de Paris.
L’Esprit de sel, son deuxième roman, sera publié le 14 janvier 2026.
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