Black Atlantic Club @Opéra Underground : La Surada + Maaar + James Stewart Dj sets
16 octobre à partir de 19h ! 18-22 euros
Le jeudi 16 octobre, à quelques jours prés, cela fera 11 ans que j’ai la chance de programmer, habiter, habiller, raconter et trimballer mes soirées « Black Atlantic Club » dont le nom est un hommage au travail indispensable et passionnant du sociologue et intellectuel anglo-jamaïcain Paul Gilroy. Pas loin de 70 concerts, habités par quelques centaines de musiciens issus de tous les coins de la géographie transatlantique, ont réenchanté la vie musicale lyonnaise. Que ce soit les anciens comme Orlando Julius & Heliocentrics, Ebo Taylor, Bitori, Boubacar Traoré, Le Dieuf Dieul de Thies, Max Cilla, René Lacaille, Pat Thomas, en passant par les locaux comme Supergombo, Pambélé ou Vaudou Game jusqu’à la modernité de BCUC, Batida, Korokoko, Jupiter Okwess, Ndagga Rythm Force, Kokoko, Family Atlantico, Baloji, Antibalas…tous sont venus participer du dialogue musical, esthétique, politique et poétique que les musiques de l’Atlantique Noir proposent à la modernité. C’est un peu miraculeux.
Du Sucre, ou la résidence s’est installée pendant 5 ans grâce à une joyeuses bande d’iconoclastes, en passant par Le Périscope, Ground Zero, Les Subsistances, Les Nuits Sonores, La Grooverie, Le Ninkasi Kao, quelques virées à la Bobine de Grenoble, Le Péristyle qui depuis 2 ans accueille le projet en mode festival sur 3 soirées jusqu’au précieux antre en « soul-sol » du camarade programmateur-poète aussi drôle que lumineux. J’ai nommé Richard Robert, artisan passionné de la programmation de l’Opéra Underground qui accueillera la soirée de jeudi. Régulièrement, depuis 2019, nous trouvons avec Richard et son équipe - discrète, généreuse et tellement efficace - le moyen de continuer de raconter cette chouette histoire.
Jeudi 16 octobre donc, on continue l’aventure en accueillant 2 formations, 7 musiciennes. Du Vénézuéla en passant par la Bretagne, le Quercy et les hauts plateaux mexicains les musiciennes de La Surada et de Maaar nous feront le plaisir de venir poser leurs petites briques histoire de renforcer un peu plus nos berges communes. Pour l’occasion, et pour honorer nos invitées il n’y aura dans mes bacs de vinyles que des oeuvres de chanteuses et musiciennes des quatre coins de l’Atlantique.
James
Ouverture des portes et premier DJ set à partir de 19h, 1er concert à 20h.
La Surada
Le Son Jarocho est né au 17e siècle dans le sud de l’État de Veracruz (Sotavento), Mexique. Son histoire est liée à celle de la colonisation et de l’esclavage, et il est marqué par la cohabitation de musiques espagnoles, africaines et indigenas. Il prend notamment tout son sens lors de la fête communautaire, tenue sur la place du village, appelée « fandango » : un bal qui réunit guitares mexicaines, danse, percussions, poésie chantée autour de la tarima, estrade en bois sur laquelle les couples pratiquent le zapateado. Le chant y est un élément central, il possède une fonction sociale
fondamentale.
https://www.drom-kba.eu/CHANTS-ET-RYTHMES-AFRO-MEXICAINS-LE-SON-JAROCHO-PAR-LA-SURADA.html
Originaires de Vera Cruz, les chanteuses et instrumentistes de La Surada, ici rejointes par la Française Charlotte Espieussas (accordéon, chant, percussions), sont au Mexique parmi les premières à s’illustrer dans cette tradition du son jarocho, dont les rythmes ternaires et les chants tressés de cordes portent le triple legs évoqué plus haut Bousculant les codes d’un genre longtemps interdit aux femmes, leur répertoire est une arme poétique et politique, où s’harmonisent le monde sensible, les récits d’amour et de désamour, le syncrétisme spirituel de la brujeria et le verbe haut des luttes féministes…
Distribution :
Sirani Guevara – media guitarra, zapateado, voix, Erendira Blanco – jarana, zapateado, voix, Patricia Barradas – jarana, zapateado, voix, Guadalupe Santiago – requinto, voix, Charlotte Espieussas – percussions, accordéon, voix.
Maaar
MAAAR, trois voyelles pour trois voix, Elsa, Charlotte, Rebecca, l’histoire d’une rencontre fluide et explosive sur les chemins de la musique.�Un trio consititué d’Elsa Corre, chanteuse bretonne portée très tôt vers les musiques du monde et dont la voix claire et directe a trouvé, dans le chant galicien, lors d’un voyage, une résonance à son image ; de Charlotte Espieussas, accordéoniste et chanteuse, comme ses grands-parents qui jouaient ou valsaient dans les bals du Quercy, voyageuse-amoureuse des musiques à danser et créolisées ; de Rebecca Roger Cruz, musicienne et chanteuse vénézuelienne dont le tempérament de feu, l’imparable sens du rythme et la voix caméléon ne craignent aucun registre, du traditionnel pur aux musiques savantes jusqu’au chant lyrique.
Un trio, une triade plutôt, atypique, frontale, percussive. Détournant en effet les canons du trio féminin, les attendus d’une formation polyphonique, les timbres et personnalités très marquées des trois chanteuses s’ajustent sur le fil pour tisser en plusieurs langues, sur plusieurs rythmes, une étrange matière sonore. Quand ce ne sont pas les voix, ce sont les pieds et les mains qui martèlent, pour nous ancrer en terre et cheviller l’âme au corps, une bonne fois pour toutes.�Une matière virtuose mêlant les textures, tour à tour rugueuses, douces, délicates, voluptueuses, sur des arrangements de nappes, de bourdons, d’unissons, d’ostinatos qui confinent parfois à la transe.�Une matière, un répertoire nourri des terroirs et parcours de chacune, des liens qu’elles y nouèrent, des dons qu’elles y reçurent — de femmes le plus souvent, car nombre de chants profanes se transmettent de mère en fille — manières de chant et pratiques instrumentales, expressions d’un courage du quotidien, invocations aux puissances élémentaires, à la nature, appels à la danse et à la fête. �Car le rythme est ici partout, porté par l’accordéon et tout un arsenal de percussions surgies d’ailleurs : bombo, tun tun, kayamb, pandeireta, bendir, quitiplas, maracas, guasa, coquillages,caixa, quijadas… quand ce ne sont pas les pieds et les mains qui martèlent, pour nous ancrer en terre et cheviller l’âme au corps, une bonne fois pour toutes.
�Distribution :�Rebecca Roger Cruz – voix, percussions, Elsa Corre – voix, percussions, Charlotte Espieussas – voix, accordéon, percussions.
DJ sets avant, entre et après : James Stewart
https://soundcloud.com/jimmmy-1?utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing
https://www.opera-lyon.com/fr/programmation/saison-2025-2026/opera-underground/la-surada-maaar-james-stewart-dj-sets
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