« Plus que le sentiment d’un beau jour, celui d’une belle vie à son début… »
En réponse à la gravité de Coup de grâce, présenté au Théâtre, Michel Kelemenis signe Magnifiques, une œuvre de lumière et de fête. D’abord vêtus de noir, d’une grande élégance, les neuf danseurs apparaissent sur un cercle de lumière rouge, soleil rutilant au sol, incandescent. La danse aussitôt est charnelle, élan d’une énergie suave. Ils célèbrent la ferveur et le désir au son du monument de la musique baroque, le Magnificat de Bach, « œuvre de l’illumination ». Les danseurs se déploient dans la grâce des mouvements classiques, puis s’enlacent, se libèrent, se laissent gagner par la frénésie du breakdance et d’une gestuelle contemporaine. Trios ou duos amoureux, fondus au sol, abandons des corps libérés de tout carcan, la danse accompagne les pulsations électro d’Angelos Liaros Copola, quand la musique rythmée rejoint les chants sacrés de Bach. Bientôt, le noir uniforme des costumes fait place à des ensembles disparates de couleurs bariolées. Des éclats de printemps traversent les danseurs, viennent former une épopée chorale d’une vivacité débordante.